MASQUES DU MONDE

Asie
Masques du Monde - INDONÉSIE
WAYANG TOPENG

 

 

  • RAJA PUTRI
  • Noble dame, belle, raffinée, intelligente. Elle peut aussi représenter une reine.
  • Bali-Indonésie
  • Bois
  • Fin XXᵉ
         L'Indonésie possède un répertoire de masques très important et varié. Cela est dû à la diversité ethnique de ses habitants et aux acquis culturels de ce pays grâce aux vagues d'immigration et à sa position stratégique.
        Wayang Topeng signifie : Wayang : Spectacle et Topeng : Masque (pressé contre le visage). Il prend différents noms et formes selon qu'il est produit à Java, Bali où d'autres régions, (Wayang Wong, Gambuh, danse du Barong, Babakan Topeng, Gedog Wayang...) mais les fondements restent identiques.

     Le Wayang Topeng raconte de grandes épopées indiennes : les histoires d'amour des Rois et Princes, les turpitudes des divinités, le combat du bien et du mal. Le public doit comprendre que c'est grâce à la réflexion et la sagesse que le bien finit par triompher.

         Des parties dansées et des numéros de clowns improvisant sur l'actualité ponctuent les représentations qui peuvent durer plusieurs heures. Un orchestre de gamelans accompagne les comédiens et danseurs. Ça n'est pas un divertissement de cour sophistiqué, mais un spectacle populaire pour les villageois où plus d'une vingtaine de masques peuvent intervenir.

        Les masques de danse et de théâtre balinais sont fabriqués en bois sculpté et peint, avec des fentes sous les yeux. La vision du comédien est très étroite et il doit ressentir son environnement et adapter ses déplacements pour évoluer avec harmonie. Les masques de danse, qui ne nécessitent pas la parole, peuvent être tenu entre les dents par une languette en métal soudée au masque. 

    Certains masques s'arrêtent au niveau de la lèvre inférieure et ont des ouvertures oculaires plus larges pour permettre au comédien de parler et lui donner davantage de liberté dans le jeu. Ce sont les masques des narrateurs et des clowns.
         Les personnages représentés sont des nobles (rois, princesses, ministres...), des gens du peuple (penasars, clowns...), des divinités, des guerriers, des personnages anthropomorphiques.
       Les masques du Théâtre Balinais vont souvent par pairs afin de personnifier l'alternative permanente entre le sacré et le profane, la beauté et la laideur, le raffinement subtil et le grotesque de la vie quotidienne.
Une représentation de Théâtre Topeng
peut se dérouler de la façon suivante.

            PATIH KERAS (patih/gouverneur, keras/dur), un ministre montrant force et bravoure entre le premier en scène. Ses gestes sont saccadés et vifs. Il est suivi par ses caricatures : JAUK KERAS au caractère martial, violent et autoritaire, aux mouvements plus vigoureux, frisant le ridicule dans leurs excès, et JAUK MANIS (manis/doux) qui viendra apaiser leurs différends avec son attitude souple et retenue. Ces trois masques incarnent différentes facettes du pouvoir selon qu'il soit arbitraire, violent ou partial. Les masques Jauks sont des transitions entre un humain et un démon. 

            Puis vient TOPENG TUA (tua/vieux), caractère de la vieillesse et de la piété. Il représente l'idéal ascétique, l'accès au divin. Il porte la voix de la sagesse, mais son vieil âge le fera cependant trébucher à la fin. 

 

 

  • PATIH KERAS

 

 

  • JAUK KERAS 

 

 

  • JAUK MANIS 

 

 

 

 

 

  • TOPENG TUA 
LES NOBLES
          
         Puis entrent en scène les Penasars. Deux demi-masques qui sont les conteurs du spectacle. PUNTA le grand frère et WIDJIL, le petit frère, représentants du peuple, sont serviteurs au palais royal. Ils portent tous deux une bosse entre les yeux, mais le nez de Widjil est plus pointu que celui de son frère ainé. Avec humour ou sérieux, chaque frêre jouant selon l'attribution émotionnelle qui lui est propre, ils vont expliciter les danses précédentes et introduire leur maitre, un personnage fondamental du théâtre Balinais : le roi DALEM parfois accompagné de son épouse DEWI (Déesse).

          Ou peut-être que les Penasars vont évoquer la rivalité entre le prince PANJI et le cruel ministre KLANA, les deux prétendants de la belle princesse de Daha, CANDRA KIRANA. 

 

 

  • PANJI
       
       Un monstre vivait reclus dans une profonde forêt. Un jour où elle se promenait, il a l'occasion de voir Candra Kirana. Il tombe aussitot amoureux de la princesse et décide de l'enlever et de la séquestrer dans la forêt. Ce qu'il fait et afin qu'on ne découvre pas sa disparition, le monstre se métamorphose en Candra et se rend à la cérémonie de mariage pour épouser Panji à sa place. 

     Pendant ce temps, La vraie Candra réussit à s'enfuir de la forêt et, transformée en homme par le dieu Brahmâ, assiste au mariage truqué de son amoureux Panji. Désespérée, elle cherche secours chez le puissant ministre Klana pour qu'il annule le mariage. Mais celui-ci n'est pas insensible au charme de la belle et veut la séduire à son tour. Finalement, Panji, découvre la supercherie dont il est victime et décide de récupérer Candra. Après un ultime combat contre Klana, leur union sera célébrée et l'amour triomphera.

 

 

  • PUNTA

 

 

  • WIDJIL

 

 

  • DEWI

 

 

  • CANDRA KIRANA

              DALEM

 Le masque de Dalem est blanc, épuré, emprunt d'une mystérieuse beauté, comme s'il était entouré d'essence divine.

        Sa danse subtile, effectuée avec dignité, est d'une grâce androgyne. Elle symbolise l'union entre les deux pôles : 
Le masculin et le féminin,
Le ciel et la terre.

         
      Dalem est un roi apprécié et respecté pour sa sagesse et sa bonté.         
      Il poursuit une quête durant laquelle il rencontre d'étranges personnages merveilleux, des esprits de la nature, des divinités qui le mettent à l'épreuve. 

         Il agit toujours dans le but de ramener davantage de paix et d'harmonie dans son royaume.
 

 

 

  • LE MINISTRE KLANA entouré de sa cour de gens de pouvoir, forts en couleurs, vils et corrompus.


LES BONDRES

         Très appréciés des spectateurs, les Bondres, aussi appelés clowns, sont la voix du peuple. Ils assurent la partie burlesque du spectacle en se moquant des nobles ou en proposant des improvisations sur des thèmes de l'actualité politique et sociétale du pays. C'est le moment où la tradition et les préoccupations contemporaines se rejoignent.

          Les Bondres accentuent les difformités physiques et morales des Indonésiens, mais sous leur aspect benêts, ils peuvent faire preuve de bon sens et de discernement. Il s'agit de caricaturer les gens du peuple, mais sans trop les ridiculiser, car il ne faut pas que les artistes oublient que leurs clowns représentent les spectateurs. Ainsi, s'ils sont boiteux, sourds, borgnes, bègues, édentés, morveux ou pétomane, les clowns savent aussi être malins pour sortir les divinités d'une mauvaise situation ou ramener des nobles décadents dans le droit chemin.
        Pour satisfaire toutes les tendances de la population, les clowns se divisent en deux catégories, les partisans du parti sympathique et les partisans du parti antipathique.
 
     
      Si les caractéristiques des masques de nobles sont d'un type défini, les masques de Bondres laissent davantage de créativité aux sculpteurs et leur nombre et caractéristiques ne sont pas limités.
      Une large place est accordée à l'improvisation et les spectateurs attendent avec impatience ces intermèdes ou les talents comiques du comédien sont sollicités et les soucis quotidiens abordés.  

 

 

  • PENTHUL
  • Serviteur du prince Penji

 

 

  • TEMBEN
  • Serviteur du prince Penji
        
Enfin SIDHAKARYA (celui qui peut accomplir le rite). Un masque aux yeux plissés, aux dents du haut proéminentes et à l'abondante chevelure blanche, clôture le spectacle.
       Le prêtre vient éloigner les esprits faibles et malins et vérifie que la morale est sauve. Il court dans la foule pour effrayer le mal et il s'amuse, par la même occasion, à faire peur aux enfants. Ces derniers ne lui en voudront pas longtemps, car il leur distribue ensuite du riz jaune et des pièces chinoises.               
         Pour finir, Sidhakarya assure le caractère religieux de la cérémonie en aspergeant les spectateurs d'eau bénite.
        On trouve essentiellement deux versions de ce masque : Sidhakarya Selem (Masque noir) et Sidhakarya Putih (Masque blanc).
LE RAMAYANA
DES DÉMONS ET DES DIVINITÉS

          Le Ramayana (la geste de Rama) est une épopée mythologique de langue sanskrite composée entre le IIIe siècle av. J-C. et le IIIe siècle de notre êre. Ce poème est un des textes fondateurs de la mythologie hindoue et de l'hindouisme qui en a découlé.
         Le poème commence lorsque la terre, dévastée, va se plaindre à Vishnou, le Dieu protecteur, et le met face à ses responsabilités. Comme à chaque fois où le monde est menacé par le chaos, Vishnou va se réincarner en choisissant une nouvelle apparence, celle d'un homme qu'il fera Roi : RAMA. Le septième avatar de Vishnou.

 

 

  • RAMA

 

 

  • SITA
            L'histoire raconte ensuite la naissance et l'éducation de Rama. La conquète de SITA et son union avec elle, puis sa destitution du trône qu'il tenait de son pêre. Rama s'exile dans une forêt où Sita sera enlevée par le démon RAVANA qui l'enferme sur une île. Après un long périple, Rama la délivre avec l'aide d'HANUMAN, le général de l'armée des singes. Ravana est tué par Rama qui récupère ensuite son trône et son royaume qu'il gouvernera, enrichi des épreuves de son épopée, avec une grande sagesse.

 

 

  • HANUMAN le Général et DEUX GUERRIERS de l'armée des singes.
  • Masques de danse en bois aux mâchoires amovibles.
GARUDA - L'HOMME-OISEAU

          GARUDA (aigle) est un homme-oiseau fabuleux dans la mythologie hindouiste puis bouddhiste. C'est un aigle géant mythique, ennemi aérien naturel de NAGA, serpent des eaux et de la terre. Une fois de plus la dualité complémentaire propre aux masques de Bali se retrouve puisque Naga et Garuda sont en fait deux incarnations de Vishnou en qui ils se réconcilient.
        Garuda est souvent représenté comme un oiseau colossal au corps humain et à la tête d'oiseau. L'envergure de ses ailes est si grande qu'elle peut bloquer la lumière du soleil.
       Outre les combats entre Garuda et les serpents, de nombreuses histoires concernent ce personnage.     

    On dit qu'un jour, un moineau avait pondu ses oeufs au bord d'un océan. Mais celui-ci les avait emportés avec ses vagues. Pour l'obliger à rendre ce qui ne lui appartenait pas, le moineau commence à picorer le bord de l'océan. Il s'acharne avec tant d'abnégation qu'il attire l'attention de Garuda qui, en tant que roi des oiseaux, éprouve de la compassion et intervient auprès de l'océan. Après de violentes discussions, ce dernier rend les œufs et le moineau repart fier et satisfait.

          Dans une autre région, Garuda est la monture de Vishnou. Il transporte l'un des principaux Dieu de la trinité hindoue à travers les royaumes terrestres et célestes.

       Garuda est considéré comme le roi des oiseaux. Il est le symbole de la puissance et de la protection qui œuvre pour le bien. 

 

 

  • GARUDA

 

 

  • JATÂYU et SAMPATI
  • Fils de Garuda

 

 

 

 

  • RANA RAKSHA

 

 

  • RAJA PUTRI
  • Noble dame, belle, raffinée, intelligente. Elle peut aussi représenter une reine.
DALEM BEDULU - LE ROI A TÊTE DE COCHON

          Au XIVe siècle, le roi de Bedulu, un village de Java qui résiste à la suprématie du puissant royaume de Majopahit, était réputé avoir des pouvoirs surnaturels. Il était, entre autres, capable de se couper la tête et de la replacer sur son corps sans le moindre mal. Le roi se vantait souvent de ses capacités et  les Dieux prirent ombrage de ce concurrent présomptueux et décident de le punir.

        Alors qu'il faisait une démonstration pour asseoir son autorité auprès d'un serviteur, sa tête coupée lui échappe des mains et roule jusqu'à une rivière dans laquelle elle est emportée par le courant. Le serviteur, désemparé, coupe la tête d'un cochon qui passait par là, et la tend au Roi qui la replace sur son corps. Ne voulant pas perdre de sa dignité, le Roi continu de régner, mais reste assis toute la journée sur son trône et il interdit à tous ses sujets de le regarder par respect et pour ne pas être ébloui par son rayonnement. Ils devront dorénavant baisser les yeux et fixer le sol quand ils le seront en sa présence.
 
      
       Mais un jour, le premier ministre de Majopahit, le royaume ennemi, demande une audience au Roi afin de trouver un accord. Pour satisfaire aux règles de bienséance, le Roi lui fait servir un repas composé de fougères bouillies et d'eau. Et c'est quand il est obligé de lever la tête pour boire son pot à eau que le ministre découvre l'apparence honteuse du Roi.
        Le Roi devient la risée de tous, il perd de son autorité et le royaume de Bedulu tombe sous la coupe de Mojopahit quelques années plus tard.
       Une autre version raconte que c'est un enfant qui l'espionnait qui révéla la supercherie.

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